Le monde du bâtiment n’échappe pas au développement irréversible de la révolution numérique et des objets connectés. Une évolution qui va dans le sens d’une amélioration de la productivité et d’une plus grande qualité des ouvrages.
L’internet et les applications du Smartphone sont des éléments incontournables de la vie au quotidien comme de l’activité professionnelle. Aujourd’hui, toute entreprise du bâtiment, y compris l’artisan exerçant en nom personnel, est concernée par le numérique. L’explosion de l’offre de matériels « nomades » simples d’utilisation a une influence sur le mode de gestion interne de l’entreprise mais également sur son interaction avec l’environnement en disposant de nouvelles formes de communication pour développer des liens avec les clients, les fournisseurs et les autres acteurs de la filière. Tous ces outils numériques ont une place de plus en plus importante dans la vie des chantiers. Un phénomène qui ne cesse de s’amplifier avec le développement exponentiel des objets connectés dans tous les domaines.
Un monde connecté
Défini simplement, un objet connecté est muni de capteurs lui permettant d’échanger des informations, via Bluetooth ou WiFi, avec un Smartphone, une tablette ou un ordinateur. Ainsi, la connectivité occupe une part croissante dans l’outillage professionnel. S’étant affranchi de la liaison filaire dans les travaux intérieurs avec de l’électroportatif de plus en plus puissant, le matériel devient « collaboratif » et communicant, les appareils de mesure étant les outils qui ont connus le plus d’avancées techniques. Ainsi un lasermètre Bluetooth connecté à une application va établir facilement des croquis en y introduisant des photos. Un Smartphone peut prendre des mesures et les transmettre par sms ou e-mail. Mais la palette d’outils connectés ne cesse de s’élargir et, à l’exemple de Bosch, les fabricants d’outillage mettent au point des systèmes de management de stocks basés sur le Cloud pour la gestion et la localisation des outils d’une entreprise. On peut personnaliser et configurer les outils à partir d’une application et mémoriser les réglages effectués pour les futurs travaux. L’entreprise peut également recevoir des informations sur l’état des outils, savoir quand et pendant combien de temps ils ont été utilisés, ce qui facilite leur maintenance. L’application peut aussi servir de télécommande pour faire gagner du temps à l’artisan et lui épargner des déplacements.
Nouveaux développements
Tout va très vite dans le monde du numérique et chaque jour apporte sa nouveauté dans le secteur de la connectivité. Ainsi Edycem, le département béton du groupe Herige, est un exemple parmi d’autres des avancées industrielles pour faciliter le travail jusqu’au bout de la chaîne de l’acte de construire. Ayant créé une chaire de recherche et d’enseignement avec l’Ecole Centrale de Nantes, l’industriel a développé avec le département informatique de celle-ci une puce RFID pour la traçabilité des chapes : mise en place au coulage, elle transmet des données via une application mobile, cela avec une durée de plus de dix ans. Ce procédé Smartcem informe sur les caractéristiques du produit lors d’interventions ultérieures sur la chape. Et le poseur de revêtement de sol peut ainsi choisir son produit de liaison en connaissance de cause. Par ailleurs, l’industriel collabore avec la start-up vendéenne Flex Sense qui a créé un système de télémétrie sans fil permettant de récupérer l’information et de piloter des objets à distance. Ainsi, en intégrant dans le béton un objet connecté, il sera possible de contrôler jusqu’à 30 km de distance le taux d’humidité d’un support avant la pose d’un revêtement.