Une ambiance sonore de qualité dans les bureaux ou ERP est un critère primordial pour la santé des utilisateurs et la bonne tenue des activités. Lumière sur le bruit, ses conséquences et les solutions pour une meilleure acoustique.
LE COÛT DU BRUIT
147 milliards d’euros : c’est le coût social du bruit en France, selon une enquête CNB /Ademe publiée en juin dernier. Soit + 98,3 milliards par an d’euros par rapport à 2016. Des chiffres à prendre au sérieux, d’autant plus que l’Organisation mondiale de la santé estimais en mars 2021 à deux milliards le nombre de personnes dans le monde qui souffriront de déficience auditive d’ici 2050. S’agissant des lieux de travail, une étude internationale d’Epos de 2020 indique que 95 % des travailleurs ont vu leur concentration et leur efficacité au travail baisser à cause d’un environnement bruyant. Le télétravail est lui aussi pointé du doigt, puisque 60 % des télétravailleurs portent un casque ou des écouteurs pour s’isoler du bruit ambiant, selon un sondage Ifop/JNA de 2021.
ABSORPTION ET ISOLATION, NOTIONS COMPLÉMENTAIRES
La réverbération acoustique n’est autre que la superposition de réflexion du son sur les parois et le mobilier dans une pièce, influençant la compréhension de la parole. Plus le son persiste après l’arrêt de la source sonore, plus le bruit se réfléchit et s’accumule dans la pièce, conduisant à une élévation du niveau sonore. Pour diminuer le bruit, on doit donc maîtriser la réverbération des sons en absorbant une partie des réflexions. Néanmoins, absorber le son dans une pièce ne suffira pas à assurer une bonne ambiance sonore si l’isolation acoustique a été laissée pour compte. Il s’agira là d’isoler la pièce des bruits du voisinage (autres pièces ou extérieurs au bâtiment). Le confort acoustique conjugue ainsi absorption et isolation acoustique, deux notions complémentaires.
Le bruit altère la communication entre collègues, augmente le niveau de stress et diminue la concentration et l’efficacité. Il multiplie ainsi les sentiments de frustration, de contrariété et d’irritation. Dans certaines professions comme le BTP, il peut même être source de danger, le bruit ambiant pouvant se traduire par des accidents de travail lorsque des consignes de sécurité sont mal comprises.
PIÉGER L’ÉNERGIE SONORE
Les matériaux absorbants acoustiques visent à « piéger » l’énergie sonore et limiter la part d’énergie réfléchie, diffusée et diffractée. Plus ils sont poreux à l’air, présentant ainsi de nombreuses surfaces de contact, plus ils sont efficaces. Le coefficient d’absorption acoustique alpha w(αw) permet de définir l’efficacité d’absorption du son des matériaux. Il est compris entre 0 et 1. Le matériau sera d’autant plus absorbant que son coefficient αw est proche de 1. Les matériaux absorbants sont classés en cinq catégories de A à E. La classe A correspond aux matériaux les plus absorbants avec un αw de 0,9 à 1.
LES REVÊTEMENTS, GARANTS DE L’ACOUSTIQUE
Une mauvaise acoustique doit être traitée via des matériaux absorbants, masquants et bloquants. Avant de penser à utiliser du mobilier ou des traitements spécifiques, le travail commence dès les revêtements de sol, de mur et de plafond avec des plafonds et des panneaux muraux perforés en dalles ou en lame, des sous-couches acoustique sous dalle de moquette, le PVC ou le linoléum…