Le printemps par petites touches

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© Julie Ansiau

Le Printanier fait peau neuve. Au cœur du quartier des grands magasins, la brasserie s’offre un retour à la terre à base de matériaux naturels et de travail des artisans d’art.

80 places assises en terrasse avec vue sur les grands magasins, une centaine à l’intérieur. Un service tout au long de la journée, au gré des petits-déjeuners, déjeuners, cocktails, afterworks et dîners. Une cuisine saisonnière, type brasserie, moderne et simple. Des pâtisseries faites maison et des glaces de chez Pedone.

C’est en substance ce que propose la nouvelle version du Printanier, la brasserie parisienne de la rue Caumartin, dans le IXe arrondissement de la Capitale. L’établissement a été agrandi et intégralement rénové au printemps, lors d’un chantier de six mois, dont deux de confinement. Un projet réalisé par l’architecte Michael Malapert. Au programme: redistribuer les espaces pour créer un lieu plus ouvert et plus fonctionnel avec une nouvelle identité.

Les motifs de végétaux sont déclinés sur les papiers peints et les sols en mosaïque tandis que le marron de la terre s’affiche sur l’enduit des murs ou le velours des canapés. © Julie Ansiau

 

DU NATUREL SUR-MESURE

Si l’on devait faire un avant/après, difficile de reconnaître les lieux. D’abord parce que les travaux de structure ont été importants : décaissement, démolition des sols, création de nouveaux planchers, reconfiguration de certaines pièces. Ensuite parce que l’aménagement intérieur a été complètement revisité, avec pour thématique le printemps. Et une contrainte de taille : ne pas utiliser une touche de vert, la propriétaire des lieux détestant cette couleur. Cet impératif a permis d’évoquer le printemps et le retour à la terre tout en subtilité à travers le choix des revêtements et de la décoration, comme les luminaires oiseaux de chez Moooi, l’utilisation de matières naturelles telles que du bois massif pour les parquets et cannelures murales, des sols en marbre ou en enduit couleur terracotta ou encore les motifs floraux des stores, du papier peint ou des mosaïques créées pour le Printanier. « Cela nous a permis d’éviter la facilité en mettant simplement de la végétation un peu partout », estime Michael Malapert. Dans la même optique, ce dernier a fait appel à des artisans d’art pour la mise en œuvre, qu’il s’agisse du plafond à caisson en staff, des mosaïques sur-mesure, des structures en laiton, du travail d’ébénisterie des plateaux des tables ou de l’habillage mural ou encore des matières tressées des mobiliers.

 

Le sol de l’escalier et de la zone toilette, réalisé sur-mesure, est composé de morceaux de marbre de différentes couleurs. © Julie Ansiau

 

Les murs sont recouverts de panneaux cannelés en chêne massif. © Julie Ansiau

 

CASSER LA LINÉARITÉ DES ESPACES

L’autre contrainte en termes d’aménagement résidait dans la configuration des lieux, toute en longueur (40 m). « Pour casser cette linéarité et éviter un effet “couloir”, nous avons choisi de créer des séquences, permettant au client de passer de scénette en scénette au fur et à mesure qu’il avance dans la brasserie », explique l’architecte. Les matériaux, les lumières et les matières se succèdent ainsi de l’entrée jusqu’au fond du restaurant. On entre d’abord dans un salon d’assises avec le bar en fond, puis on pénètre dans un espace plus calme aménagé de boxes et d’un grand canapé en velours avant de finir par la cuisine, le lieu le plus énergique, qui surplombe des banquettes et des fauteuils. Ces zones ont chacune leur identité et proposent plusieurs typologies d’assises pour répondre à différents types de clientèles selon les moments de la journée.

 

Les luminaires ont été réalisé par Moooi. © Julie Ansiau

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