Lieux culturels : concilier confort et esthétisme

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© Rockfon

L’aménagement des lieux culturels tels que les musées et les salles d’exposition doit répondre à un certain nombre d’impératifs esthétiques mais également invisibles (acoustique, résistance des sols, etc.). Objectif : mettre en valeur les œuvres sans lésiner sur la sécurité et le confort des visiteurs.

Avec plus de 8 000 musées, dont 1 216 musées de France, l’Hexagone possède un patrimoine culturel riche. Le tourisme constitue la première voie d’accès à la culture dans le pays, puisqu’il génère plus de 60 % de la fréquentation des sites culturels. Dans ce contexte, l’aménagement de ces lieux est un enjeu clé. Comme tout établissement recevant du public (ERP), ils doivent répondre à un certain nombre de normes techniques et de sécurité. Les sols doivent notamment être​ résistants au trafic intense et aux fortes charges mais également être facilement nettoyables​​. “En général, dans ce genre de lieux, nous installons des sols PVC U4P3, selon le classement UPEC, qui sont très performants”, confirme Marc Dourel, directeur marketing bâtiment et sport France chez Gerflor. Pour ce type de sol, plus l’épaisseur du produit et de la couche d’usure sera importante, plus il résistera aux fortes charges. “Le traitement de surface apportera, lui, une résistance à l’encrassement et facilitera le nettoyage”, souligne Marc Dourel. L’esthétisme est aussi un critère essentiel dans les lieux culturels. Problème : en cas de trafic intense, il peut y avoir des désordres esthétiques avec les sols en PVC car le décor, qui est placé en surface, peut s’enlever. Pour pallier ce désagrément, Gerflor a mis au point le sol Taralay Premium, qui présente un décor tressé dans la masse. “Ce sol est particulièrement adapté aux musées et salles d’exposition car le décor fait toute l’épaisseur du produit, ce qui lui confère une résistance exceptionnelle”, révèle Marc Dourel. Par ailleurs, la composition des revêtements de mur et de sol a également son importance. “Dans certains cas, nous pouvons préconiser l’emploi de matériaux et de revêtements de mur et de sol sains, n’entraînant pas d’émanations chimiques qui pourraient altérer les œuvres », précise Béchir Souid, directeur d’AP’Culture. Spécialisée dans les projets culturels, cette agence a vocation à assister les maîtres d’ouvrage au lancement et à la concrétisation de leurs projets d’architecture et d’aménagement.

Un traitement acoustique adéquat

Dans les musées, l’aménagement doit également mettre l’accent sur le confort du visiteur. En ce sens, l’acoustique joue un rôle primordial. “Nous sommes très attentifs à l’ambiance sonore des lieux culturels comme les musées”, confirme Béchir Souid. Les musées et salles d’exposition sont bien souvent constitués de grands espaces ouverts, avec de nombreuses fenêtres et des surfaces solides au sol. Un traitement acoustique inexistant ou insuffisant entraînera donc de l’écho dans la pièce. “Cela créera un inconfort et une mauvaise expérience. Si le visiteur ne peut pas se concentrer correctement, il ne pourra pas apprécier les œuvres à leur juste valeur”, met en garde Jérôme​ Foreau, responsable technique et analyse prescription de Placo. Dans ce type de lieu, le traitement acoustique est essentiellement réalisé au plafond, les autres surfaces étant peu exploitables dans de tels lieux. Il permet de maîtriser la réverbération des sons en captant une partie des réflexions grâce à des matériaux absorbants. “Ce qui permet déjà d’obtenir un très bon confort acoustique”, assure Alison Voisinet, responsable marketing et communication chez Rockfon. La moquette, qui est le matériau de sol présentant la meilleure isolation acoustique, est rarement utilisée pour des raisons d’hygiène et d’esthétisme. De même, les solutions acoustiques murales ont difficilement leur place, les murs étant utilisés pour exposer les œuvres. “Il est cependant possible de compléter le traitement installé au plafond en ajoutant des revêtements absorbants près des fenêtres, comme des rideaux”, illustre Alison Voisinet.

A l’image du Messner Mountain Museum (MMM), en Italie, les solutions acoustique des plafonds doivent être discrètes afin de ne pas attirer l’œil pour que le visiteur reste focalisé sur les œuvres. © Rockfon

Des revêtements sur-mesure et modulables

Plafond monolithique, solutions modulaires, baffles acoustiques, îlots suspendus… Les fabricants proposent un large éventail de solutions acoustiques pour les plafonds. Dans les musées et salles d’exposition, le choix du revêtement doit répondre à différents critères techniques mais également esthétiques. “Beaucoup de musées font partie du patrimoine français et cela demande de ne pas dénaturer le lieu, il faut donc proposer des solutions qui intègrent ces contraintes et s’adaptent à l’espace”, commente Alison Voisinet. “Chaque musée a besoin d’une mise en œuvre particulière et nous sommes en général sur des solutions sur mesure”, ajoute Jérôme​ Foreau. À titre d’exemple, Rockfon a récemment installé sa solution monolithique Rockfon Mono Acoustic dans la nouvelle salle d’exposition du musée Michel Ciry, situé à Varengeville-sur-mer (en Normandie) et inaugurée en juin 2021. “Cette solution plaît beaucoup dans les musées car elle est invisible et permet de ne pas attirer l’œil pour que le visiteur reste focalisé sur les œuvres », note Alison Voisinet. Même constat du côté des sols. “Il est nécessaire de proposer des produits accueillants et en lien avec le thème du bâtiment. Les décors ton sur ton sont souvent plébiscités dans les musées. L’idée est de rester sobre pour mettre en valeur les œuvres », explique Marc Dourel. Par ailleurs, en raison de leur caractère temporaire, certaines expositions requièrent une mise en œuvre rapide et personnalisée des sols. “Nous pouvons développer des coloris ou des dessins à la demande pour être dans le thème de l’exposition”, informe Marc Dourel. Gerflor a par exemple récemment mis au point un sol rappelant la teinte d’origine de la terre des Indiens dans le cadre de l’exposition “Sur la piste des Sioux”, qui s’est tenue d’octobre 2021 à août 2022 au Musée des Confluences de Lyon. “Pour les évènements temporaires, il est important de proposer des sols en pose libre, sans colle, qui pourront être retirés plus facilement”, détaille Marc Dourel. Dans ce cadre, la recyclabilité des produits est également un enjeu clé, à l’ère où les entreprises doivent limiter leur impact environnemental.

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