Établissements sportifs : quel sol pour quel sport?

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© Gerflor

Loisir ou compétition, tennis ou judo, dans un gymnase dédié ou pour un évènement exceptionnel… Les revêtements de sol des surfaces sportives dépendent de nombreux critères mais sont tous régis, quelle que soit la destination, par la norme EN 14-904 qui définit de nombreuses performances.

En cette période de confinement nationale, on n’a jamais vu autant de sportifs… Prétexte pour sortir ou vrai besoin ? Privilégions la seconde option devant le nombre de personnes qui suivent des cours en ligne directement de leur salon.

Oxygénation du cerveau, insomnie limitée, renforce[1]ment du cœur, régulation de la santé ou encore préservation du capital muscles et osseux, le sport est considéré comme un élément clé du bien-être général. Chez les enfants, il participe à développer des notions de respect, d’esprit d’équipe, de contrôle de soi…

Ce n’est pas un hasard si en octobre 2018, huit Français sur 10 déclaraient pratiquer une activité sportive, dont plus de la moitié au moins une fois par semaine*. Les derniers chiffres délivrés par le ministère des Sports font ainsi état de 269497 établissements sportifs recensés, hors sites et espaces naturels relatifs aux sports de nature.

SÉCURITÉ DES UTILISATIONS ET PERFORMANCES SPORTIVES

Les sols des structures sportives (du gymnase communal aux salles détenues par les fédérations sportives ou recevant des compétitions) revêtent une importance considérable. Au-delà des exigences propres à tous les bâtiments recevant du public (accessibilité, protection incendie…), ils doivent répondre à deux contraintes majeures. D’une part l’équilibre entre l’absorption des chocs et la restitution de l’impact. D’autre part la sécurité des utilisateurs.

De compétition, de loisirs ou scolaires, les sols dépendent de la norme EN 14-904 qui impose des seuils minimaux en termes de glissances, de déformation verticale**, de rebond de balle, de poinçonnement, de brillance ou encore d’absorption des chocs. Des seuils pouvant être revus à la hausse par les fédérations sportives. Ainsi, la norme précise que la déformation verticale ne doit pas dépasser 5 mm, que l’empreinte maximale d’une charge roulante doit être de 0,5 mm sous une règle de 300 mm sans dommage perceptible à l’issue de l’assai ou encore que le revêtement doit absorber au minimum plus de 25 % des chocs, c’est-à-dire 25 % de la masse de l’objet de la chute. Un pourcentage qui monte au-dessus de 40 % pour les salles accueillant du basketball de haut niveau. La déformation du sol assure à la fois la sécurité des sportifs et la longévité de leur carrière, permettant que ça ne soit pas leurs corps qui absorbent entièrement le choc, mais aussi la qualité du jeu, qui pâtira d’un mauvais rebond de la balle.

Les salles dédiées au basket-ball sont équipées de parquet, à l’image de la halle des sports de Roanne, habillée d’un parquet en érable, une référence que l’on retrouve sur les terrains des matchs de NBA.

LE PVC MAJORITAIRE

Concrètement, le marché se partage principale[1]ment entre trois revêtements, choisis, au-delà des exigences de la norme, en fonction de la destination de la salle. Le PVC truste haut la main le marché. Pour des coûts plus raisonnables, il assure une bonne capacité d’amortissement grâce à sa sous-couche et participe au confort acoustique et à la facilité de pose. Il présente par ailleurs une glissance mesurée très recherchée pour assurer la sécurité des utilisateurs : ils ne doivent pas déraper mais, pour autant, ne pas rester bloqués. Il est particulièrement utilisé dans les établissements accueillant des sports multiples. Par ailleurs, la palette des couleurs, en particulier les imitations de parquets, autorise de nombreuses combinaisons.

Les revêtements en résine, fabriqués à base de polymères synthétiques de haute qualité, assurent une résistance extrême à l’usure et au poinçonnement. Ils sont notamment plébiscités pour des sports comme le tennis qui nécessitent un rebond de balle très efficace et un grain de surface particulier pour maîtriser les effets de balles.

Enfin, le parquet est particulièrement utilisé dans le cadre de compétitions de haut niveau, en basket-ball notamment. La fédération est d’ailleurs la seule à imposer du parquet à partir d’un certain niveau. D’abord pour l’efficacité en termes de rebond, ensuite pour l’acoustique, le bruit étant un élément de perception important pour les joueurs. Outre ces trois revêtements, il est aussi possible d’utiliser des produits combinés pour des salles aux activités multiples. En effet, il arrive fréquemment que les gymnases soient utilisés pour des évènements extra-sportifs dans de petites communes qui ne peuvent pas se permettre de gérer plusieurs établissements recevant du public. Le sol mixte est extrêmement résistant au niveau de la surface d’utilisation tout en préservant les performances sportives au niveau de l’envers du revêtement. Par exemple, une structure en bois recouverte d’un linoléum.

Il est possible de combiner sous-construction en bois et revêtement en linoléum. @ Tarkett

AMÉNAGEMENTS ÉPHÉMÈRES

Depuis plusieurs années maintenant, on constate enfin que l’esthétique prend de plus en plus d’importance. Une demande facilitée par les nombreux effets de surface désormais disponibles sur les revêtements de sol. Des demandes qui deviennent des exigences lorsque les compétitions sont retransmises à la télévision. Les fabricants reçoivent alors des cahiers des charges très strictes des fédérations. À minima, celles-ci veillent à ce qu’il n’y ait qu’un tracé unique pour les lignes délimitant les différentes zones de jeu, de marquage, etc. Elles demandent aussi la plupart du temps de « signer » la salle à travers un logo ou des couleurs spécifiques. Des intégrations rendues possibles avec les nouvelles techniques d’impression et de personnalisation utilisées par les fabricants.

À noter que pour les grandes compétitions, les aménagements sont souvent éphémères, intégrés dans des lieux qui ne sont pas initialement destinés à des rencontres sportives. Ainsi, lors des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, le pavillon 1 du Bourget devrait accueillir les matchs de badminton, le Grand Palais les rencontre d’escrime et de taekwondo, le Parc des Expositions de la Porte de Versailles le handball et le tennis de table ou encore l’U Arena de Nanterre les épreuves de gymnastique et d’haltérophilie. Parquet démontable, système d’adhésivage permettant de poser directement le revêtement sur le sol existant ou encore produit en pose libre… des solutions existent pour assurer à la fois les performances des sportifs et permettre des mises en œuvre de pose et dépose respectueuses des équipements d’origine. Un travail main dans la main que vont devoir mener les entreprises de pose, les fabricants, les fédérations sportives et le comité olympique dans les quatre ans à venir.

*Observatoire BVA
**Capacité du sol à se déformer de façon à absorber une partie du choc et à le restituer par la suite

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